Voilà, le grand jour est arrivé… à la fois tellement attendu
et pas tant que ça, tellement la Casa nous a encore surpris par sa vitesse !
Un jour pas comme les autres et en même temps très « ordinaire »…
Après un réveil aux aurores des enfants (enfin, voyons le
verre à moitié plein, on progresse : on passe de 4h à 6h !!!), des
péripéties de shampoing pour respecter la tradition familiale (ou comment se
rendre compte une fois les cheveux mouillés que le sèche-cheveux apporté de
Paris ne fonctionne pas en Colombie, faute de prise adaptée… et me voilà
sortant échevelée à 9h du matin pour aller au magasin du coin acheter un sèche
cheveux…), nous retrouvons notre fidèle Jairo (le fils) pour nous rendre à la
Casa.
Comme d’habitude, il a vu trop large et nous arrivons avec
20 bonnes minutes d’avance à la Casa. Heureusement, comme c’était en même temps
que Lorena, nous entrons quand même sans attendre.
En trois ans, les choses ont un peu changé : c’est
Lorena qui nous reçoit (Barbara est aux Etats-Unis jusque lundi), et avant la
grande rencontre, nous voyons toute l’équipe qui s’est occupé de notre petite
princesse : la puéricultrice qui nous raconte ses petites habitudes
quotidiennes, ce qu’elle mange, son petit rythme de vie… l’infirmière qui nous
met au courant des traitements en cours et des derniers examens médicaux… la
psychologue qui nous raconte son développement et ses progrès… On jongle entre
l’espagnol, l’anglais (la psychologue est une ancienne protégée de la Casa,
adoptée par un couple américain et revenue travailler à la Casa), le français…
Je crois que j’en ai épatés plus d’un en passant sans sourciller d’une langue à
l’autre sans hésitation !
Nous rencontrons aussi la bénévole « attitrée » de
notre petite fille, celle qui lui a servi de marraine ces derniers mois et qui
venait la faire jouer quelques heures 4 jours par semaine. Elle nous remet un
livre qu’elle a dédicacé en souvenir pour notre princesse, ses mots sont
tellement émouvants, difficile de retenir quelques larmes…
Et puis, et puis enfin c’est le moment tant attendu. Paul et
Isaure partent avec Lorena chercher la « petite sœur », on les
aperçoit de loin, de l’autre côté du patio, à travers les vitres de la
pouponnière… mais sans apercevoir encore notre princesse.
Elle arrive enfin, dans les bras de son grand frère, sourire
jusqu’aux oreilles, fier et attendri, suivi d’Isaure, qui aurait bien voulu la
porter aussi, mais elle est trop petite. C’est Paul qui la met dans mes bras,
elle est toute légère et menue, souriante, incroyablement à l’aise, même si par
moment, on la sent chercher des yeux les visages connus des gens de la Casa
pour se rassurer, tout en suçant son pouce (je vous ai dit à quel point je
craque pour les enfants qui sucent leur pouce ?!!!).
La découverte se poursuit, à l’abri des regards, les
personnes de la Casa nous laissant faire un peu mieux connaissance en famille. Isaure
offre son bébé à sa petite sœur, Paul son premier doudou. Isaure est trop
mignonne à la couvrir de bisous et à l’étouffer de câlins. La petite cocotte ne
perd pas une miette des facéties de son grand frère et de sa grande sœur (au
point d’en oublier son déjeuner, impossible de lui faire avaler plus de trois
cuillèrées).
Maman est adoptée aussitôt, elle me cherche et m’appelle
(enfin pousse des petits cris, parce qu’elle babille énormément, mais rien de
reconnaissable pour le moment). Le pauvre Papa peine encore un peu à trouver sa
place : un monsieur, ça fait un peu peur quand on a vécu ses 18 premiers
mois uniquement avec des femmes.
Nous repartons au bout d’un temps qui nous a paru très
court, c’est assez surréaliste, même si on l’a vécu déjà une fois, de se
retrouver dehors avec notre petite cocotte.
Prochaine étape : rendez-vous avec la defensora lundi
prochain. Ce sera le coup d’envoi de la phase judiciaire, avec le dépôt de
notre dossier chez le juge. Avec la nouveauté 2015 : plus de tirage au
sort et d’incertitude sur les délais associés à la chance ou la malchance de
tomber sur un juge plus ou moins pressé. La Casa a obtenu l’accord de l’ICBF
pour faire juger ses adoptions en dehors de Bogota, dans un district à la
campagne, où du coup, les délais sont imbattables : Lorena est
péremptoire, nous aurons la sentencia au plus tard le 15 mai !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire