mercredi 6 mai 2015

Jour J, heure H : rencontre avec notre deuxième princesse !



Voilà, le grand jour est arrivé… à la fois tellement attendu et pas tant que ça, tellement la Casa nous a encore surpris par sa vitesse ! Un jour pas comme les autres et en même temps très « ordinaire »…

Après un réveil aux aurores des enfants (enfin, voyons le verre à moitié plein, on progresse : on passe de 4h à 6h !!!), des péripéties de shampoing pour respecter la tradition familiale (ou comment se rendre compte une fois les cheveux mouillés que le sèche-cheveux apporté de Paris ne fonctionne pas en Colombie, faute de prise adaptée… et me voilà sortant échevelée à 9h du matin pour aller au magasin du coin acheter un sèche cheveux…), nous retrouvons notre fidèle Jairo (le fils) pour nous rendre à la Casa.

Comme d’habitude, il a vu trop large et nous arrivons avec 20 bonnes minutes d’avance à la Casa. Heureusement, comme c’était en même temps que Lorena, nous entrons quand même sans attendre.

En trois ans, les choses ont un peu changé : c’est Lorena qui nous reçoit (Barbara est aux Etats-Unis jusque lundi), et avant la grande rencontre, nous voyons toute l’équipe qui s’est occupé de notre petite princesse : la puéricultrice qui nous raconte ses petites habitudes quotidiennes, ce qu’elle mange, son petit rythme de vie… l’infirmière qui nous met au courant des traitements en cours et des derniers examens médicaux… la psychologue qui nous raconte son développement et ses progrès… On jongle entre l’espagnol, l’anglais (la psychologue est une ancienne protégée de la Casa, adoptée par un couple américain et revenue travailler à la Casa), le français… Je crois que j’en ai épatés plus d’un en passant sans sourciller d’une langue à l’autre sans hésitation !

Nous rencontrons aussi la bénévole « attitrée » de notre petite fille, celle qui lui a servi de marraine ces derniers mois et qui venait la faire jouer quelques heures 4 jours par semaine. Elle nous remet un livre qu’elle a dédicacé en souvenir pour notre princesse, ses mots sont tellement émouvants, difficile de retenir quelques larmes…

Et puis, et puis enfin c’est le moment tant attendu. Paul et Isaure partent avec Lorena chercher la « petite sœur », on les aperçoit de loin, de l’autre côté du patio, à travers les vitres de la pouponnière… mais sans apercevoir encore notre princesse.

Elle arrive enfin, dans les bras de son grand frère, sourire jusqu’aux oreilles, fier et attendri, suivi d’Isaure, qui aurait bien voulu la porter aussi, mais elle est trop petite. C’est Paul qui la met dans mes bras, elle est toute légère et menue, souriante, incroyablement à l’aise, même si par moment, on la sent chercher des yeux les visages connus des gens de la Casa pour se rassurer, tout en suçant son pouce (je vous ai dit à quel point je craque pour les enfants qui sucent leur pouce ?!!!).

La découverte se poursuit, à l’abri des regards, les personnes de la Casa nous laissant faire un peu mieux connaissance en famille. Isaure offre son bébé à sa petite sœur, Paul son premier doudou. Isaure est trop mignonne à la couvrir de bisous et à l’étouffer de câlins. La petite cocotte ne perd pas une miette des facéties de son grand frère et de sa grande sœur (au point d’en oublier son déjeuner, impossible de lui faire avaler plus de trois cuillèrées).

Maman est adoptée aussitôt, elle me cherche et m’appelle (enfin pousse des petits cris, parce qu’elle babille énormément, mais rien de reconnaissable pour le moment). Le pauvre Papa peine encore un peu à trouver sa place : un monsieur, ça fait un peu peur quand on a vécu ses 18 premiers mois uniquement avec des femmes.

Nous repartons au bout d’un temps qui nous a paru très court, c’est assez surréaliste, même si on l’a vécu déjà une fois, de se retrouver dehors avec notre petite cocotte.

Prochaine étape : rendez-vous avec la defensora lundi prochain. Ce sera le coup d’envoi de la phase judiciaire, avec le dépôt de notre dossier chez le juge. Avec la nouveauté 2015 : plus de tirage au sort et d’incertitude sur les délais associés à la chance ou la malchance de tomber sur un juge plus ou moins pressé. La Casa a obtenu l’accord de l’ICBF pour faire juger ses adoptions en dehors de Bogota, dans un district à la campagne, où du coup, les délais sont imbattables : Lorena est péremptoire, nous aurons la sentencia au plus tard le 15 mai !

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