dimanche 31 mai 2015

La légende de l'El Dorado

Arghhhh, mauvais tour de la technologie, j'avais tapé un long article... et tout s'est effacé !!! Je reprends donc mon clavier pour tout recommencer !

Hier, donc, nous sommes partis sur les traces d'une des plus grandes légendes de l'Histoire, une légende dont la diffusion a eu des conséquences planétaires : la légende de l'El Dorado ! Akela, si vous nous lisez, vous pourrez donc dire aux loups que Paul a retrouvé le véritable Eldorado, n'en déplaise à Indiana Jones ! (pour ceux qui ne le savent pas, la quête de l'Eldorado était le thème du camp de louveteaux de Paul l'été dernier).

Pour découvrir l'Eldorado, il faut se lever tôt ! Jairo vient nous prendre à 8h, pour nous rendre à Guatavita, à deux heures de route au Nord de Bogota. Encore une fois, ce ne sont pas tant les kilomètres que les routes de montagne et les bouchons pour sortir de la capitale qui expliquent ce temps.

Après pas mal de patience, nous voilà arrivés au départ de la randonnée. L'accès est payant, pour réguler le nombre de visiteurs présents sur le site en même temps. Il faut dire que le gouvernement colombien a été obligé d'en fermer l'accès pendant 4 ans, entre 2000 et 2004, tellement les touristes l'avaient dégradé !

Nous rejoignons donc notre guide et c'est parti pour une heure et demi de balade... et de plongée dans l'histoire de la Colombie d'avant les conquistadors !  Il faut passer d’environ 2900 mètres à un peu plus de 3000 mètres, soit la moitié de la Tour Eiffel comme je l’explique à Paul pour qu’il visualise l’ascension. Domitille sur le ventre de maman, Isaure sur le dos de papa, nous nous attaquons donc à la montée.


Le paysage est magnifique, mais on a du mal à croire qu’on est à une telle altitude : à 3000 mètres, chez nous, il ne pousse plus rien à part de l’herbe. Ici, on est encore en pleine forêt. Et quand, à travers une trouée, on aperçoit le paysage, on se croirait presque dans le Mâconnais, avec ses vaches, ses arbres et ses haies et sa « Roche de Solutré » !


Enfin, nous atteignons le sommet, et nous découvrons la fameuse lagune, au fond de laquelle reposent les trésors tant convoités par les espagnols, puis les anglais ! Sa forme presque parfaitement ronde est étrange… On a longtemps, semble-t-il, hésité sur l’explication à donner à cette formation géologique extraordinaire : un lac, parfaitement, situé à 3000 mètres d’altitude, en haut d’une montagne, et alimenté de façon visible par aucun cour d’eau…




Trois hypothèses ont été longtemps en concurrence : l’hypothèse volcanique, écartée faute de trouver les roches correspondantes, l’hypothèse d’une météorite, à laquelle certains croient toujours, mais que la plupart des scientifiques ont rejeté, en l’absence des résidus ferreux caractéristiques des astéroïdes, et enfin l’hypothèse saline, qui est aujourd’hui la plus communément admise, en raison notamment de l’existence de nombreuses mines de sel dans la région (dont la fameuse « Catedral de Sal »).

C’est donc ici que le cacique (le chef) des indiens muiscas rendait hommage aux dieux, à l’occasion de grandes cérémonies. Enduit d’un mélange d’huile et de poudre d’or, il montait dans une barque de cérémonie pour rejoindre le centre de la lagune et procéder à des offrandes d’objet en or, avant de se jeter lui-même à l’eau pour « féconder » le lac. La mise en scène, au lever du soleil, devait être spectaculaire !

Naturellement, l’existence de cette cérémonie arriva       aux oreilles des espagnols, qui l’enjolivèrent beaucoup, et qui n’eurent de cesse que de mettre la main sur les merveilles englouties dans les eaux de la lagune : imaginez, des millénaires d’offrande d’or, plusieurs fois par an !

Et ils n’y sont pas allés de main morte, les espagnols : ayant constaté que la profondeur du lac (70 mètres à l’époque) les empêchait de repêcher ces trésors, ils décidèrent… de vider la lagune ! Et pour cela, ils s’employèrent à percer un passage dans la montagne pour permettre à l’eau de s’écouler. Ils parvinrent ainsi à faire baisser le niveau de l’eau de 30 mètres et à faire main basse sur quelques objets… mais pas sur l’essentiel, car les cérémonies avaient lieu au milieu du lac, là où il est le plus profond.


Ce sont finalement les anglais, au tout début du XXème siècle qui réussirent à vider entièrement la lagune, en perçant un tunnel. Mais retrouver les objets s’avéra plus difficile que prévu, ceux-ci étant pris dans les sédimentations du fond du lac. Ils payèrent des paysans du coin pour explorer le fond sur quelques mètres de profondeur, mais la lagune a probablement gardé l’essentiel de ses secrets !

Mais nous, nous en avons bien profité et nous nous en sommes mis plein les yeux !



samedi 30 mai 2015

El Libertador

Hier, nous avons décidé de retourner dans le centre ville de Bogota, pour la première fois de ce nouveau voyage. Nous sommes donc partis cette fois sur les traces du Libertador, le fameux Simon Bolivar, héros national de tous les colombiens, en visitant sa "quinta", c'est à dire sa maison de campagne (ironie de l'histoire, elle est maintenant en plein centre ville !)


Cette jolie maison est un bel exemple de l'architecture coloniale du XIXème siècle en Colombie : une maison de plein pied, construite autour de nombreux patios et cours intérieures, avec un magnifique jardin, planté de façon très organisées, témoignant du goût de l'époque pour la botanique et les sciences naturelles.

Paul est à son affaire : il arpente les salles, appareil photo à la main. Et naturellement, il est ravu de découvrir la chambre de Bolivar avec la réplique de son épée (l'original est en sûreté dans les coffres de la Banque de Colombie).


Quant à Isaure, elle s'extasie sur les belles robes des "princesses" (les mannequins habillés par des répliques de robes d'époque). Et sur les canons, selon la tradition familiale instaurée par son frère !





Et Domitille, elle, s'émerveille des fleurs et les jeux d'eau dans le jardin. Et des beaux drapeaux !



En sortant, Isaure renoue avec une autre tradition familiale (allez donc revoir les photos de nos débuts de touristes à Bogota en 2012, vous comprendrez !)



jeudi 28 mai 2015

Message de service

Passeport de Domitille : check
Visa d'entrée en France : check
Papiers pour le tribunal de Nantes : check
Billets d'avion changés pour le 3 au soir : check

Nous atterrirons donc à Roissy le 4 au matin, pour l'anniversaire de Amè !

Pour fêter ça, je vous en remets juste une petite pour la route, des deux soeurs en train de jouer tranquillement !


Le traditionnel post botanique !

Je manquerais à tous mes devoirs si je ne sacrifiais pas au traditionnel post botanique. C'est donc une spéciale dédicace pour Maman et Françoise !






Mais je ne connais pas le nom de toutes ces fleurs magnifiques, alors je vous laisse chercher !

mardi 26 mai 2015

Voyage au coeur de l'or noir de Colombie...

Je veux bien entendu parler du café !

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous pour visiter une finca de café des environs. C'est une "petite" exploitation, 60 hectares en tout, dont 40 plantés en café et le reste en bananes.



Nous sommes accueillis par une jeune femme qui va nous expliquer toutes les étapes de la fabrication du café, de l'arbuste à la tasse. Paul, comme toujours pour ce genre de visite, est tout ouïe et me demande sans arrêt de traduire.

Après nous être consciencieusement enduits de crème solaire (ça tape dur !) et de répulsif anti-bestioles en tout genre, nous partons vers la plantation. On nous montre d'abord la "pouponnière", c'est à dire l'étape de la germination. Apparemment, le café, ça prend du temps : 9 mois pour obtenir des plants susceptibles d'être transplantés.



Puis, nous découvrons la plantation en elle-même, plantée comme partout en Colombie en arabica, variété que les colombiens estiment plus noble car plus suave, dotée d'arômes plus développés et plus acide. Pour nous permettre de comparer, elle nous montre un plan de robusta, planté pour l'exemple en bordure du champ : les grains sont effectivement différents, et la variété arabica plus juteuse. Elle nous fait d'ailleurs goûter les fruits à même l'arbuste !




Ce qui est curieux, c'est qu'on trouve sur le même arbuste tous les stades de maturité des grains : du coup, il faut cueillir à la main si on veut s'assurer que seuls les grains mûrs sont ramassés. Il y a malgré tout deux périodes de "pics" : en mars-avril et en octobre-novembre.

La dame nous montre ensuite l'endroit où les cueilleurs rapportent les grains et comment on mesure la quantité ramassée pour fixer le salaire de chacun. Le grain passe alors dans une machine pour enlever la peau, et il est mis à fermenter dans une grande cuve avec de l'eau pendant une dizaine d'heure, pour le débarrasser de sa pulpe. Comme rien ne se perd, la peau et la pulpe récupérés servent ensuite de compost pour les champs de bananiers !


Les grains sont alors mis à sécher : soit dans des silos chauffés pendant une quinzaine d'heures, soit au soleil (c'est alors plus long, il faut compter 5 jours). Les enfants sont ravis de pouvoir toucher et humer les grains de cafés qui ont été mis à sécher dehors !


Une fois les grains secs, commence alors l'étape du tri, longue et fastidieuse : un premier tri est effectué à l'aide d'une machine qui, avec un tamis équipé de trous de différente taille, permet de sélectionner les grains selon leur calibre, tout en les débarrassant de leur pellicule pour ne garder plus que l'amande. Puis, on finit le tri à la main, pour enlever les poussières, débris et grains défectueux ou rongés par les vers. Le soin apporté par les producteurs à cette étape est apparemment un élément clé de la qualité finale du café, avec le fait d'avoir une cueillette manuelle.



A ce stade, une partie de la production est vendu en l'état (café vert) à des torréfacteurs qui veulent assurer eux-mêmes l'étape finale. Une petite partie est torréfiée sur place. La dame nous explique les différents degrés de torréfaction possible, précisant que les meilleurs cafés ne doivent pas être trop torréfiés, pour ne pas "tuer" leurs arômes. De même, la mouture du café doit être adaptée au mode de préparation : fine pour un expresso, plus grossière pour la cafetière à piston...



Après toutes ces explications, place aux travaux pratiques ! Nous avons droit à une dégustation comparée de plusieurs cafés... Il va falloir lui prouver que nos nez sont bien aiguisés... surtout Philippe qui lui a dit qu'il était amateur de vin et qu'il avait l'habitude des dégustations ! Parfum brut du café moulu, puis arôme du café infusé dans l'eau chaude, dégustation enfin... Nous désignons notre préféré... Ouf, l'honneur est sauf, nous avons préféré à l'unanimité leur meilleur café et écarté d'un commun accord le café de supermarché !




Tout le monde, même Isaure, qui en bonne colombienne, apprécie !!!



Pour nous récompenser, on nous offre cafés, cappucino et chocolat maison, façon barrista ! Curieusement, décoré d'un petit chat ou d'un petit chien, Isaure - qui ne boit plus de chocolat au petit déj depuis la fin des biberons - boit le sien jusqu'au bout et en redemande ! Domitille aussi, équipée d'une paille, boit le sien sans demander son reste !





Nous repartons ravis de ces découvertes, avec force paquets du bon café de la finca à partager avec tous ceux qui passeront chez nous dans les prochains mois !

Pour nous remettre de ces émotions, déjeuner et après-midi tranquille à l'hôtel, avec sieste pour les filles, balade dans la propriété pour Paul et Papa (après un compte-rendu circonstancié de la visite du matin dans le cahier de Colombie !), ordi pour maman... Même programme a priori demain, avant de reprendre l'avion en fin de journée pour Bogota !

Je ne peux pas finir ce post du jour sans une pensée pour Emmanuel et Pauline qui rencontraient leur petite puce aujourd'hui à la Casa, et pour Baudouin qui devient du coup grand frère : félicitations ! et rendez-vous après demain pour découvrir votre belle famille au complet !

Cordillère des Andes, nous voilà !

Aujourd’hui, au programme excursion à Salento, petit village situé à 1900 mètres d’altitude, à l’entrée du Parque nacional de los Nevados, c'est-à-dire du parc national au sein duquel se trouvent les plus grands sommets de Colombie, les seuls avec ceux de la Sierra Nevada de Santa Marta à être couronnés de neiges éternelles, et qui présentent la particularité d’être pratiquement tous des volcans. On y trouve le tristement fameux Nevado del Ruiz, dont l’éruption de 1985, provoquant la coulée de boue qui a englouti le village d’Armero a ému la terre entière.


Autant dire que nous entrons pour de bon dans la découverte de la Cordillère des Andes !

Nous partons donc de bon matin avec notre gentil chauffeur et un guide, pour environ 2 heures de route. Les enfants sont de bonne composition, ils sont sages et Domitille, elle, finit sa nuit. Les paysages le long de la route sont spectaculaires, et l’on passe doucement, au fur et à mesure de l’élévation de l’altitude, des bananeraies aux forets plus « alpestres », tout en perdant un certain nombre de degrés !

Arrivés à Salento, notre guide nous conduit directement un peu plus loin, à la véritable entrée du Parque nacional de los Nevados : el Valle del Cocora. Cet endroit est particulièrement connu pour ses « palmas de ciras », un palmier qui a la particularité d’être le seul à pousser à une telle altitude. Il peut atteindre 60m de haut et c’est la cire qui recouvre son tronc qui lui permet de résister à des températures qui auraient raison de ses cousins plus maritimes.

Notre guide est particulièrement fier de nous les montrer car cet arbre est devenu un des emblèmes de la Colombie, seul pays où il pousse avec l’Equateur et le Nord du Pérou. Il lui faut en effet non seulement l’altitude mais aussi la latitude adéquate pour pousser.

L’effet de ces troncs rectilignes, couronnés de palmes, surgis de loin en loin des nuages qui recouvrent encore les montagnes à cette heure de la journée et qui leur donne un aspect fantomatique est saisissant ! Quand on pense qu’à la même altitude chez nous, il n’y a déjà pratiquement plus de végétation !




Notre guide nous entraîne alors sur les petits sentiers de l’entrée du Parc, le long du Rio Quindio, qui est l’un des sous-affluents du Rio Cauca, le 2ème fleuve de Colombie. Paul est naturellement dans son élément et ravi, bondissant comme un cabri devant nous sur les cailloux mouillés du chemin. Et quel n’est pas son bonheur quand il constate que nous allons traverser le Rio sur un petit pont ! Encore qu’enlever ses chaussures pour traverser à gué n’aurait pas été pour lui déplaire !






Après cette belle balade qui nous a bien ouvert l’appétit, nous retournons vers Salento, où notre guide nous conseille un restaurant qui sert la spécialité locale : la truite ! Les portions sont… colombiennes, c'est-à-dire qu’elles pourraient nourrir chaque fois deux personnes ! Mais le tout est absolument délicieux, servi avec des « patacones » (sorte de chips de banane plantain) absolument gigantesques.



Nous poursuivons notre journée par une promenade digestive à travers les rues de Salento, qui est le plus vieux village du département du Quindio, fondé en 1847. Ce fut un village florissant car il se trouvait pile à mi-chemin sur la route reliant Bogota à Popayan, la grande ville du sud du pays à l’époque.

Nous sommes sous le charme de ces maisons traditionnelles, plus colorées qu’à Villa de Leyva. Un décor moins « léché » peut-être, mais sans doute plus authentique et plus animé !